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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/180

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Soyez tranquille, ma bonne Louise, je pense lui faire du bien. »

L’excellent homme s’assit doucement à côté du lit du sabotier.

« Voyons, mon cher Rigault, répondez-moi. Je pensais que la visite d’un ami qui s’intéresse à vous, vous ferait plaisir. Me suis-je trompé !

— Mon cher homme, reprit Louise, parle, si tu peux, à M. le curé, il ne vient pas pour te contrarier, mais pour t’apporter ces bonnes paroles qui font souvent plus de bien qu’une ordonnance de médecin. Si ce n’est pas pour ta pauvre femme qui t’aime, que ce soit pour tes enfants que tu lui parles.

— Je vais très-mal, monsieur, dit Rigault en se retournant du côté du curé, vous pouvez bien le voir. Je suis bien près, je crois, de voir signer ma feuille de départ.

— Non, vous ne le savez pas et vous ne devez pas vous plaindre, mon ami, vous êtes entouré de soins dévoués, vous avez une femme excellente, vous devez espérer en Dieu et le remercier d’avoir placé Louise auprès de vous.

— Ah ! je sais bien que c’est une bonne femme, monsieur le curé, qui a toujours fait son devoir pour moi et pour ses enfants ; aussi je lui en suis de tout mon cœur reconnaissant, et si j’ai un regret, c’est de la quitter avec une famille si jeune, sans être sûr de son sort. L’oncle Thomas les