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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/182

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

l’aînée de tous, plus attristée encore que ses jeunes frères et sa petite sœur, ne se mêlait à la conversation que quand il était question de la marquise.

« Oh ! certainement, répétait-elle en soupirant, si elle avait été là, Madame, elle aurait guéri mon père. »

Et elle pleurait.

Le soir, l’oncle Thomas revint vers l’heure du souper. Et apercevant Louis :

« Ah ! te voilà, feignant, s’écria-t-il ; très-flatté de la visite, mon garçon. »

Louis se mordit les lèvres, mais ne répondit pas. Il ne voulait pas contrarier sa mère en engageant une querelle. Il continua à placer les assiettes pour le souper, tandis que ses sœurs s’occupaient de la cuisine.

Jeanne posait la soupe sur la table, quand Louise reparut ; elle tira de sa poche une pièce de vingt sous.

« Tiens, Jacques, dit-elle, je n’ai pas eu le temps de vous faire un gâteau de Noël, va en chercher un, garçon !

— Ah ! mère, nous nous passerons bien de gâteau aujourd’hui !

— Non, non, va, Jacques ; je veux fêter un peu l’arrivée de notre Louis. Nous ne le voyons pas si souvent !