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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/183

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Il n’y a pas besoin de ton argent, mère, répondit Louis ; je me charge d’acheter le gâteau, moi. Le fermier m’a donné de l’argent, et Mme la marquise m’en a envoyé pour un herbier. Viens, Jacques, nous choisirons ensemble.

— Garde ton argent, Louis, répliqua sa mère, je ne voudrais pas t’en priver.

— Oh ! mère, répondit l’enfant en fixant sur elle ses grands yeux si doux, je n’aime l’argent que si je peux le dépenser pour vous, ne le savez-vous pas ? »

Louise baisa avec tendresse le front bruni de son fils et le laissa partir.

Quelques instants après, il revenait avec un magnifique biscuit, au haut duquel se montrait l’enfant Jésus en robe de sucre bleue, brodée de poudre d’or.

Le Jésus fut apporté à Louise, qui le serra dans ses trésors, et l’y garda bien longtemps.

Louis repartit le lendemain en faisant promettre à sa mère de le prévenir si son père se trouvait plus mal.

Il était arrivé la veille, le cœur plein d’espoir, heureux d’embrasser enfin cette pauvre mère qu’il adorait, et quels changements il avait trouvés dans cette maison où il entrait avec tant de joie ! Son père mourant, sa mère désolée, les anxiétés douloureuses du présent et les inquié-