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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/205

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Imbécile ! s’écria son interlocuteur en riant aux éclats ; mais ce sont les Tuileries, ici !

— Je ne sais pas, moi… ça se peut bien, balbutia l’enfant confus. Alors, où est-ce que je trouverai Mme la marquise de Méligny ? Indiquez-moi son château, s’il vous plaît.

— Je ne connais pas de marquise de Méligny, moi, mon petit, cherche ; tu ne sais donc pas son adresse ?

— Non. Je croyais que j’allais la retrouver tout de suite ; à Morancé, c’est bien facile à trouver son château : il n’y en a qu’un ; mais, à ce qu’il paraît, il y a beaucoup de châteaux à Paris.

— Tu me parais fameusement neuf, mon pauvre garçon, reprit le militaire en continuant à rire ; comment veux-tu trouver une dame à Paris sans savoir son adresse ?

— Oh ! mais celle-là n’est pas comme les autres : tout le monde la connaît en Touraine à dix lieues à la ronde.

— Je te réponds qu’on ne la connaît pas si bien ici. Est-elle riche, cette marquise ?

— Oh ! oui, elle est riche.

— Est-elle jeune ?

— Oh ! oui, et elle est bien belle, comme Notre-Dame.

— Alors, la meilleure manière de la trouver, c’est d’aller à la porte des théâtres ou des hôtels,