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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/225

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Louis dormit tout d’une traite et rêva qu’il était en paradis ; le lendemain matin, il trouva à côté de lui, sur une chaise, un pantalon, une chemise, une petite veste comme la sienne, tout cela neuf et bien choisi ; il devina la main qui avait eu pour lui cette nouvelle attention, et la bénit dans son cœur.

Neuf heures sonnaient alors ; jamais Louis ne s’était éveillé si tard ; cette belle nuit avait complètement réparé ses forces, les couleurs reparaissaient sur ses joues. Il s’habilla, caressa Moricaud et fit sa prière avec une ardente reconnaissance. Béatrice entrait comme il la terminait ; elle sourit en voyant l’enfant si bien remis.

« Va vite déjeuner, lui dit-elle, tu dois avoir faim ce matin. »

Elle le conduisit elle-même à la cuisine où étaient déjà réunis les domestiques.

On lui donna la place d’honneur, la place près du feu ; chacun s’empressa autour de lui ; les meilleurs morceaux lui furent servis par la main attentive de la cuisinière ; c’était à qui aurait soin de Louis, lui parlerait et le ferait sourire. Moricaud partageait ces faveurs : une excellente pâtée lui fut offerte, à laquelle il fit bon accueil. Tout le monde portait intérêt à ce petit pâtre ; il était protégé de la marquise, de cette maîtresse