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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/234

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Le repas fut interrompu par bien des baisers ; le timide regard de Louise s’éclairait d’un orgueil indicible.

Quand la marquise eut fini, Louise pressa longtemps contre son cœur son enfant adoptif.

« Merci, dit-elle enfin, merci. Qui m’aurait jamais dit que tu devais tant m’aimer !

— N’est-ce pas pour moi que tu as souffert, fit Louis à voix basse en l’embrassant encore ; n’est-ce pas pour moi que le père se fâchait contre toi quelquefois et que tu es partie de là-bas ? Je voulais réparer un peu tout ça et je l’ai essayé ; mais je sais bien, va, que toute ma dette ne sera jamais payée !

— Maintenant, ma bonne Louise, dit la marquise, voilà ce que j’ai à vous proposer : il y a dans le parc même du château, une laiterie que mon mari fait construire. Il veut y élever, outre le bétail, des poules rares et des pigeons pattus ; vous me rendriez un service, si vous vous chargiez du soin de cette petite ferme, en prenant pour vous aider Jacques et Louis, si vous voulez ; vous vendrez votre lait et vos œufs comme il vous plaira, et vous me payerez votre redevance en nous fournissant du laitage au château. Cela vous convient-il, ma chère Louise ? ajouta-t-elle en souriant ; et cela plaît-il à mon petit ami ?

— Oh ! madame ! » dit seulement Louise.