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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/25

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

À côté du berceau, Béatrice vit une petite commode de bois rose.

« Les robes de la poupée sont là dedans, n’est-ce pas, ma bonne ?

— Certainement, mademoiselle. »

Quoiqu’elle fût riche et fort gâtée, Béatrice n’avait jamais admiré de telles magnificences. C’étaient des chemises brodées et garnies de dentelles, des robes de velours entourées de martre, des manteaux doublés de satin blanc, des peignoirs de mousseline ornés de valenciennes, des gants de peau et des bottines de moire, de vrais bijoux de turquoises et de corail, le tout entièrement marqué au nom de cette ravissante poupée.

« Elle s’appelle Merveille, dit Annette, et son nom est, je crois, bien choisi ; elle va vous dire : Maman, si vous voulez.

— Oh ! oui, je le veux, Annette. Bonjour, Merveille.

— Bonjour… maman, » articula la poupée.

Béatrice saisit sa fille et l’embrassa vivement.

« Quelle belle fille ! que je l’aime ! comme elle est savante ! Habille-moi vite, Annette, je ferai ensuite sa toilette ; je veux qu’elle déjeune avec moi ; j’enverrai chercher toutes mes amies pour goûter et je la leur montrerai. Oh ! quel bonheur d’avoir une telle poupée ! »

Le jour même, toutes les amies de Béatrice