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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/252

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

René fut une époque de bonheur complet pour la marquise. Toujours aimée d’un époux vertueux et excellent, entourée de ses enfants, témoin des succès de son fils, de l’heureuse union de sa fille, jouissant déjà des caresses de son petit-fils, de ces premières caresses si douces aux grand’mères, elle ne trouvait que des motifs pour bénir la Providence.

La destinée souriait en même temps à Louise Rigault ; tous ses enfants lui donnaient de la satisfaction. À l’exception de Jacques, ils étaient tous près d’elle ; le retour du jeune soldat, portant les galons de sergent, compléta sa joie ; elle ne se lassait pas de contempler l’uniforme si brillant de ce fils tant aimé ; elle se lassait encore moins de l’embrasser. Louis, devenu premier jardinier du château, admirait sincèrement son frère de lait, devenu un beau militaire à l’air martial et franc.

Le jeune jardinier promena avec orgueil son frère dans tout le village ; on invita pour le lendemain tous les amis de la famille ; la cuisine de la laiterie, toute parfumée de fleurs, se remplit d’une foule d’amis ; les cinq enfants de Louise formaient autour d’elle un cercle charmant ; il s’y joignait son gendre, le mari de Jeanne et son petit-fils.

Jamais plus belle famille n’avait entouré une plus heureuse mère ; Jacques fut le héros de cette mo-