Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

aussi, et plus brave que moi, car il y a certaines fatigues qu’il a supportées sans se plaindre, et que son dévouement m’a empêché de connaître.

— Ah ! mon capitaine, répondit Jacques, vous avez fait des merveilles là-bas ; pour le courage et la bonté, vous n’avez pas de pareil ; aussi, Dieu sait si l’on vous aime au régiment ! »

Béatrice souriait d’entendre ainsi parler le jeune soldat ; cette admiration pour son fils, si simplement exprimée, charmait son cœur de mère.

Pendant le congé de semestre des deux jeunes gens, on se réunit souvent sous le berceau de jasmin de la ferme ; la marquise faisait appeler Jacques pour lui faire répéter ses récits de la campagne, où se mêlait toujours l’éloge de la bravoure de René.

Cette année-là, elle ne se décida qu’à regret à quitter son cher Morancé ; à Noël, elle y était encore ; elle faisait, par le froid et la neige, appuyée sur le bras de son fils, ses promenades quotidiennes ; les pauvres et les affligés du village s’en réjouissaient, tout le monde était heureux ! Cependant il fallut partir ; Cora se devait au monde dans lequel elle entrait, et Béatrice voulait suivre Cora.

Dans les premiers jours de janvier, Mme de Méligny et Mme d’Astaing reprirent la route de Paris.