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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/263

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

dais rien au ciel qu’un fils tel que toi ; sache cela, mon enfant ; que le souvenir de mes paroles te soutienne, si tu as jamais besoin d’être soutenu. »

Le jeune comte baisa, avec une ardente tendresse, les deux mains de sa mère qu’il tenait dans les siennes.

« Oh ! je ne suis pas digne de ce que vous me dites là, murmura-t-il d’une voix émue, mais je vous remercie néanmoins, ma bien-aimée mère ; oui, ces paroles seront un soutien pour moi dans les épreuves de l’avenir, comme elles sont aujourd’hui la plus belle récompense du peu que j’ai fait pour vous. »

Le marquis vint à ce moment rejoindre sa femme et son fils.

« Il est temps de nous mettre en route, mon cher René, dit-il au jeune homme ; embrasse ta mère, et partons. »

Le marquis devait accompagner René jusqu’à Tours.

« J’irai avec vous à la grille du parc, » repartit Béatrice.

Et, s’appuyant sur le bras de son mari, elle descendit l’escalier du perron.

Pendant les quelques minutes que dura ce court trajet, Béatrice parut souriante et calme ; il semblait qu’elle voulait faire oublier à René les crain-