Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

ordinairement la paysanne, ils virent Louise en larmes ; elle tenait à la main un papier qu’elle se hâta de cacher dans sa poche en reconnaissant la marquise.

À l’aspect de sa douleur, Béatrice pâlit.

« Qu’y a-t-il, Louise ? demanda-t-elle vivement ; vous avez des nouvelles d’Italie ?

— Oh ! oui, madame la marquise, j’en ai, répondit Louise, qui vit l’anxiété de la pauvre mère et voulut la calmer, elles sont bien bonnes encore ; mon Jacques est maréchal des logis et n’a rien attrapé, et il paraît que M. René va revenir…

— Oui… blessé, reprit Mme de Méligny.

— Hélas ! c’est en sauvant mon fils, s’écria Louise.

— En sauvant votre fils, Louise !

— Oui, madame ; oh ! c’est une belle action ! »

Louise raconta alors ce que Jacques lui écrivait, sans parler, bien entendu, du danger du jeune capitaine.

La marquise l’avait écoutée presque sans respirer.

« Mon enfant ! s’écria-t-elle enfin, une telle blessure doit te porter bonheur ! Mais pourquoi pleuriez-vous, Louise ? demanda la marquise ; est-ce que Jacques vous écrit que mon fils est en danger ?