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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/278

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

mensonge sur la conscience de Louise, au moment où Béatrice la quittait, le facteur lui remit une lettre.

Ce parent qu’elle avait dit très-malade était mort subitement.

Le notaire lui apprenait le décès de Thomas Rigault, et la priait de se rendre à Lussan pour recueillir l’héritage ; Thomas, surpris par la mort, n’avait pu déshériter Louise et ses enfants comme il l’en avait menacée souvent.

Oh ! mon Dieu, qui aurait cru cela ? s’écria Louise ; je vais pouvoir te donner une bonne dot, ma Catherine ; tu es déjà un peu âgée pour te marier, mais tu pourras trouver de plus beaux partis avec de l’argent.

— Vous savez bien, mère, que je ne veux pas vous quitter, répondit Catherine en embrassant Louise ; si j’avais voulu me marier, il y aurait longtemps que j’aurais trouvé des épouseurs ; mais je ne vois pas de plus grand plaisir que celui de rester avec vous, et comme j’ai déjà vingt-cinq ans, je crois que je suis en âge de connaître mon goût.

— Tu es une bonne fille… j’espère bien pourtant que tu changeras un jour d’idée… car je ne serai pas là toujours, et j’aurais du chagrin de te laisser seule. Il faut que j’aille à Lussan, tu garderas la ferme pendant mon absence, je vou-