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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/279

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

drais bien emmener ton frère Louis, qui est un savant et saurait mieux que moi se retourner dans toutes ces affaires. Va le chercher, ma Catherine. »

Quelques instants après, Louis entrait à la ferme.

Sa mère lui montra la lettre du notaire et le pria de l’accompagner.

« Je suis là pour faire tout ce qu’il vous plaira, ma bonne mère, répondit Louis ; quand partirons-nous ?

— Demain, si tu veux.

— Très-volontiers. »

Le lendemain, Louise montait dans la carriole qui la menait ordinairement à la ville vendre ses provisions.

Avant de quitter sa fille :

« Catherine, lui dit-elle, tu feras dire une messe pour ton pauvre oncle Rigault ; il nous a bien causé un peu de tourment quand il était de ce monde, mais tout doit se pardonner aux morts. D’ailleurs, le mal se trouve réparé puisque ce qu’il possédait sera pour vous. »

On vendit la maison de Lussan avec les terrains qui en dépendaient ; Louise se trouva à la tête de vingt mille francs, qu’elle confia au notaire de ce village.

Vingt mille francs ; c’était une fortune pour