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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/306

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Elle lui recommanda ensuite à lui, le plus jeune, mais le plus intelligent et le plus dévoué, ses autres frères et sœurs ; puis après avoir étendu sur la tête de tous ses enfants ses mains tremblantes :

« Je vous bénis, mes enfants, leur dit-elle, je prie Dieu de vous bénir, vous qui avez fait le bonheur de votre mère. »

Elle appuya de nouveau ses lèvres sur son crucifix et se tut. Il se fit un silence religieux autour d’elle ; elle attendait la mort.

Tout à coup sa modeste figure s’illumina, un rayon divin passa dans ses yeux ; elle s’endormit pour le ciel, comme si, après une longue fatigue, elle eût trouvé le repos.

Tandis que la marquise, cette autre sainte de charité, s’en allait brisée de douleur et de regrets, Louise retournait vers son Dieu après ses épreuves, souriante et résignée, dans l’attente et l’espoir de ce beau ciel, vers lequel, dans les mauvais jours, elle avait constamment tourné ses regards, comme vers le port où atteignent toutes les âmes vraiment chrétiennes.