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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/51

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Pas mal, c’est un brave homme. Et vous, la petite Louise, vous êtes toujours contente ? Vous m’avez l’air plus grande que le jour de cet été où je vous ai vue ?

— C’est possible ; je vais sur mes quatorze ans.

— Je veux vous montrer que je ne vous ai pas oubliée, reprit Rigault ; je ne suis pas riche, je ne pouvais rien vous donner ; alors je vous ai fait une paire de jolies galoches que voilà.

— Ah ! vous êtes bien bon, s’écria Louise ; quelles jolies galoches, c’est trop beau pour moi, ça !

— Que non, que non, vous avez un petit pied, il ira très-bien là dedans et vous serez toute brave, chaussée comme ça. C’est moi qui ai fait avec mon couteau ces petites fleurs sur le dessus ; elles sont gentilles, n’est-ce pas ?

— Très-gentilles. Je vous remercie bien, Rigault ; ce que j’ai fait ne valait pas la peine d’y penser.

— J’y ai pensé, pourtant ; vous m’avez paru une si bonne petite fille, que je suis content de vous faire un plaisir.

— Vous m’en causez un, et un grand. Je vais essayer tout de suite ces jolies chaussures, pour voir. »

Louise enfonça alors ses pieds dans les galo-