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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/75

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

petits-enfants ma chaumière et le peu d’argent que j’ai ; mais je ne m’en irai pas tranquille si vous ne me promettez de les prendre sous votre protection ; de faire ce que j’aurais fait, de mettre ma petite Toinette en apprentissage chez une maîtresse couturière et de laisser aller mon petit Jules à l’école jusqu’à ce qu’il soit assez fort pour travailler à la terre.

— Je vous le promets, Jeannette, dit la marquise émue en attirant à elle les deux enfants qu’elle embrassa avec tendresse.

— Le bon Dieu vous bénira, madame, vous qui employez votre richesse et votre cœur à soulager les pauvres gens ; je suis bien sûre qu’il vous bénira ; ce n’est pas les prières qui vous manqueront, allez, car on en fait assez dans le village pour vous. »

Et Jeannette baisa la main de la noble jeune femme avec un pieux respect.

« Adieu, madame la marquise, on est peut-être inquiet de vous au château, adieu ! Allez à ceux qui vous aiment ; on parlera encore longtemps de vous ici.

— Je ne veux pas vous quitter, Jeannette, vous êtes bien faible, ce soir.

— Ah ! madame, j’attends M. le curé ; il ne peut tarder ; il m’apportera tout le bien que je puis encore attendre.