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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/80

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Elle promena son regard affectueux sur toute cette petite assemblée. Le bruit s’était éteint comme par enchantement ; chacun demeurait silencieux à sa place en tenant toujours sa gerbe de fleurs.

La jeune maîtresse fit un signe. Une petite fille s’approcha d’elle et récita un compliment composé en l’honneur de Mme Béatrice.

Quand elle eut fini, elle se jeta dans les bras de la marquise en pleurant d’émotion. Les autres élèves se pressèrent alors pour apporter entre ses mains, sous ses pieds, sur sa robe, devant et derrière elle, leurs bouquets cueillis dans tous les jardins d’alentour pour lui être offerts. Ces têtes blondes, éveillées, riantes, ces fleurs semées partout dans cette classe, cette noble et simple femme tendant ses bras à ces petits êtres accourus auprès d’elle, tout cela formait un ensemble délicieux et touchant, comme la sainte charité qui en était la cause.

Quand on l’eut bien embrassée, bien célébrée dans toutes sortes de langages naïfs et de bégayements enfantins, elle fit un signe : tout le monde se retrouva à sa place.

« Maintenant, dit-elle, nous allons remercier le bon Dieu pour tant de grâces, et moi je vais le prier de vous garder toujours aussi obéissants et aussi sages. »