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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/81

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Elle leva alors vers le Christ son regard où régnait la plus pure sérénité et commença l’admirable prière de tous : Notre père.

Quand sa voix se tut, qu’elle ramena vers ceux qui l’écoutaient son visage maternel, on s’assit en face d’elle, et elle commença à faire, comme tous les matins, un petit examen sur le travail de la veille ; personne ne fut en défaut, on s’était appliqué pour bien répondre le jour de sa fête. La jeune maîtresse, qui adorait la marquise, avait stimulé le zèle de chacun ; un sourire heureux l’embellit, quand Béatrice la félicita sur les progrès de ses élèves, en ajoutant :

« J’ai aujourd’hui, mademoiselle, une grâce à vous demander au nom de mes petits amis : puisque tout le monde a été sage et laborieux, veuillez donner un congé en l’honneur de ma fête, je vous en serai bien reconnaissante. »

« Vous voyez, mes enfants, comme Mme la marquise est bonne pour vous, dit la maîtresse en se tournant vers le petit troupeau impatient, je ne puis rien refuser à madame ; remerciez-la donc de ce beau jour de récréation. »

Elle n’avait pas besoin de leur conseiller de remercier la marquise, mille cris de joie s’élevèrent à l’instant. Elle traversa la classe, ouvrit la porte qui donnait sur le jardin, et la bande enfantine se précipita dans les allées avec l’impé-