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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/99

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

dopter, et revint s’asseoir près de son mari. Toute la journée se passa et pas un mot échangé entre Rigault et sa femme n’eut rapport à l’enfant trouvé.

Le sabotier boudait visiblement. Louise avait conservé toute sa sérénité et vaquait aux soins du ménage, sans faire attention au mécontentement de son mari.

Quand après le coucher des enfants, Louise prit sa lumière pour aller aussi se reposer, Pierre lui tendit la main.

« Allons, femme, pas de fâcherie entre nous, lui dit-il, que notre nuit ne se passe pas sur une rancune ; apporte-moi le petit que je le voie. »

Louise, toute émue, prit l’enfant endormi dans son berceau. Il ouvrit les yeux à la lumière et sourit au sabotier.

Ce sourire décida de sa destinée. Le brave homme l’embrassa vivement.

« Il est tout de même gentil, cet enfant-là, lui dit-il.

— Tu le gardes, n’est-ce pas ? demanda Louise.

— Pardi, le renverrais-je maintenant que je l’ai embrassé comme si c’était mon Jacques ? Que ce soit un fils de plus, et que Dieu nous aide !

— Tu es un bon cœur, et je n’avais pas douté