ou des punitions infernales. La femme fut dégradée de ses titres à l’appellation humaine, déchue de son âme, et reléguée à tout jamais au rang des animaux domestiques. La sainte institution de l’autorité couvrit le sol de temples et de forteresses, de soldats et de prêtres, de glaives et de chaînes, d’instruments de guerre et d’instruments de supplice. La propriété, fruit de la conquête, devint sacrée pour les vainqueurs et les vaincus, dans la main insolente de l’envahisseur comme aux yeux clignotants du dépossédé. La famille, étagée en pyramide avec le chef à la tête, enfants, femme et serviteurs à la base, la famille fut cimentée et bénie, et vouée à la perpétuation du mal. Au milieu de ce débordement de croyances divines, la liberté de l’homme sombra, et avec elle l’instinct de revendication du droit contre le fait. Tout ce qu’il y avait de forces révolutionnaires, tout ce qu’il y avait d’énergie vitale dans la lutte du progrès humain, tout cela fut noyé, englouti ; tout disparut dans les flots du cataclysme, dans les abîmes de la superstition.
Le monde moral, comme le monde physique, sortira-t-il un jour du chaos ? La lumière luira-t-elle au sein des ténèbres ? Allons-nous assister à une nouvelle genèse de l’humanité ? Oui, car l’idée, cette autre colombe qui erre à sa surface, l’idée qui n’a pas encore trouvé un