Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/71

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guerre, arrive près de lui, il peut alors le prendre et se mettre à sa place. Ou si un de ses guerriers, sur le point d’être pris, peut atteindre une case près de lui et recevoir son aide et sa délivrance, il ne compromettra pas l’existence de son maître. Pour que son esprit ne se laisse pas entraîner violemment contre son ennemi, le Roi doit se tenir sur ses gardes, de peur qu’en frappant son ennemi, il ne trouve une embûche sur son chemin Dans ce cas, il doit quitter sa place et attirer sur lui tout le danger.

Le véritable sage observe l’avenir, il examine tous les chemins qu’il peut suivre ; il pèse comme avec une balance la valeur et la marche de tous les princes qui combattent ; il sait celui qu’on doit préférer, soit pour porter secours, soit pour d’autres besoins, afin de ne pas laisser périr même un seul des guerriers.

Je n’ai pas besoin de répéter que le Roi est grand, qu’il domine tous ses sujets et qu’il a le pouvoir de les secourir et les délivrer ; mais ses princes et ses serviteurs ne le laissent pas sortir : car il vaut autant que dix mille d’entre eux, et s’il mourait (s’il était pris), son adversaire demeurerait en possession de toutes ses forces et la guerre serait terminée.

Parmi tous les guerriers qui accompagnent le Roi, la Reine est préférée à tout autre, car sa marche est, une route pleine de douceur. Elle a la force et le pou-