Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/72

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voir de montrer sa valeur plus que tous les princes qui sont avec elle.

Après la Reine vient Rou’h, qui l’emporte sur les autres par la vaillance et par le nom. Combattant, il vole tour à tour aux quatre faces du camp, soit pour secourir les soldats de son maître, soit pour prendre ses ennemis.

L’Éléphant est préféré au Cavalier pour sa dignité et sa vaillance ; mais comme il ne marche qu’obliquement sur les cases d’une même couleur, et ne peut se détourner ni en deçà ni au delà, ni même, comme le fait le Cavalier, venir offrir ses services au Roi, les soldats doivent une plus grande obéissance au Cavalier qu’à l’Éléphant.

Nous voici arrivés au Pion, au fantassin. Si par ses efforts celui-ci a pu s’avancer assez pour placer sa tente sur la dernière rangée, où le Roi ennemi et ses princes sont retranchés, alors son souverain le fait régner à la place de la Reine. Si celle-ci est encore en vie, il est alors le premier général de l’armée, remplaçant l’un de ceux qui sont morts à la guerre. Telle est sa récompense.

Les guerriers abattent tous leurs ennemis, quels qu’ils soient ; cependant ils ne s’élancent jamais contre le Roi, même quand celui-ci marche sur eux. Ils lui rendent hommage, et quand le Roi est forcé d’agir contre les agresseurs qui le serrent de près, ils