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sans résistance, on est naturellement conduit à considérer tous ces globes comme provenant d’une matière primordiale, hétérogène, et uniformément répandue dans l’espace à l’état d’extrême division, de vapeur ou éther cosmique, qui s’est séparée et comme déchirée, à la manière des nuages, chacun de ces nuages devant à son tour se condenser sur différents point particuliers, et donner naissance aux groupes d’astres dont le système solaire, cet îlot dans l’univers, nous offre aujourd’hui l’image au sein de l’immensité.

Cette opinion n’est pas purement conjecturale ; je dirai même qu’elle est au moins vraisemblable puisqu’elle est déduite à posteriori des faits observés dans la nature, où les formes, c’est-à-dire les corps, les individus, ne se produisent qu’en vertu de cette condensation des éléments qui les constituent.

Il y a donc eu un temps où la terre, d’abord confondue avec les autres corps célestes dans un océan sans rivages, s’est dégagée à son tour comme une gouttelette au sein du nuage solaire, et formée sous l’action de cette condensation générale. À cet état embryonnaire, la terre n’était encore qu’une masse de vapeurs hétérogènes, renfermant à l’état atomique tous les éléments qui, associés et combinés, constituent aujourd’hui ses différentes parties.

Mais la matière, ainsi que nous le constatons chaque jour, est douée d’énergies multiples ; c’est la force attractive qui, appliquée aux grandes masses et à de grandes distances, prend le nom de gravitation, que l’on