Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/266

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De ces divers caractères Cuvier conclut que le Megatherium devait vivre de végétaux et particulièrement de racines. Sa taille et ses griffes puissantes devaient lui fournir des moyens de défense suffisants ; il n’était pas propre à la course, et d’ailleurs il n’avait besoin ni de fuir ni de poursuivre. « Ses analogies le rapprochent des divers genres de la famille des édentés. Il à la tête et l’épaule d’un Paresseux, et ses jambes et ses pieds offrent un singulier mélange de caractères propres aux Fourmiliers et aux Tatous. »

De même que le Mégalonyx de la Virginie a été rencontré dans les dépôts quaternaires de l’Amérique méridionale, de même le Mégatherium, d’abord signalé dans les pampas de Buenos-Ayres, s’est trouvé plus tard associé avec le précédent dans l’Amérique septentrionale, et si l’on y ajoute ces énormes Tatous désignés sous le nom de Glyptodon, puis les Mylodon, les Scelidotherium, et d’autres genres nouvellement découverts, on pourra se faire une idée de la faune remarquable par ses nombreux édentés gigantesques qui caractérisait dans le nouveau continent la période qui a précédé la nôtre. Quant aux dépôts qui renferment cette prodigieuse quantité de débris de grands mammifères, nous renverrons le lecteur à ce que nous en avons déjà dit d’après les voyageurs modernes[1] et aux motifs qui nous ont déterminé à les placer dans cette période.
Pachydermes.

Éléphants, Mastodontes.

La plupart des restes de grands pachydermes connus au moment où se termine notre revue historique ont été rapportés en Europe par Alex. de Humboldt, et Cuvier s’est empressé de les faire entrer dans la seconde édition de ses Recherches sur les ossements fossiles. Ce que nous allons en dire a donc été puisé à ces deux sources, et nous suivrons dans l’énumération de ces matériaux un ordre géographique du N. au S. Les données sur lesquelles Cuvier a établi ses espèces ont paru insuffisantes à plusieurs anatomistes, qui n’ont point par conséquent adopté toutes ses déterminations ; mais c’est là un sujet de

  1. Hist. des progrès de la géologie, vol. II, p. 386-400 ; 1848.