Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/489

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Considérant les différentes époques pendant lesquelles il suppose que les fossiles ont été déposés, il en distingue sept dans le terrain secondaire, le terrain de transition de Werner étant, suivant lui, une coupe inutile puisqu’on y trouve des fossiles, et, par ce motif, ses couches devant être réunies au terrain secondaire. Ces époques, comme on va le voir, sont d’ailleurs moins bien limitées que celles de Buffon.

La première époque de la Métherie comprendrait les couches qui se sont formées après le premier abaissement du niveau des eaux. Ce sont les plus voisines du terrain primitif ; elles renferment peu de fossiles ; ceux-ci sont tous marins ; ce sont particulièrement des Ammonites, des Bélemnites, des Térébratules. Pendant la seconde, auraient été déposées, après un abaissement plus considérable du niveau des eaux, des couches où les fossiles sont plus abondants, soit en coquilles marines, soit en poissons ; en outre, les coquilles fluviatiles et terrestres ont pu exister en même temps, ainsi que des mammifères terrestres peuplant les continents, parce qu’il y avait alors des lacs et des terres émergées. Un troisième abaissement de la mer a produit de nouveaux êtres organisés marins, terrestres et d’eau douce.

La quatrième époque a vu se développer les mêmes êtres organisés que la précédente, les végétaux ayant aussi produit des bois fossiles et de la houille, et, pendant la cinquième, les eaux s’étant retirées davantage, ont laissé libres les cavernes qu’elles remplissaient, et dans lesquelles se trouvent aujourd’hui tant d’ossements. Les fossiles de la sixième époque sont semblables aux précédents, et ceux des tourbières viennent s’y ajouter ; enfin la septième, qui est celle de nos jours, montre que depuis deux ou trois mille ans le niveau des mers n’a point changé.

Telle est la science que l’on exposait aux auditeurs du Collège de France en 1816 : le terrain primitif mal défini et comprenant toutes sortes de roches anciennes et récentes, cristallines, d’origine ignée ou sédimentaire et même d’origine organique ; le terrain de transition, de beaucoup le plus considérable de tous les grands systèmes de dépôts, complètement méconnu. Quant aux sept prétendues époques secondaires, elles ne sont établies