Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/496

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appartenir au dessèchement. 3o Terrains de transport, ceux dont les matières paraissent évidemment étrangères au lieu qu’elles occupent, et n’être que des fragments d’autres masses, ou le produit de la décomposition de terrains antérieurs, dont les débris ont été transportés. 4o Terrains volcaniques formés par les déjections des volcans[1].

Ainsi, dans les dernières années du xviiie siècle et les vingt premières du xixe, les professeurs officiels de géologie, soit au Muséum d’histoire naturelle, soit au Collège de France, soit ailleurs, n’exposaient pas mieux les uns que les autres les principes de la paléontologie stratigraphique et même ceux de la géologie des terrains de sédiment. Il y a moins de 50 ans, l’enseignement, dans les deux chaires publiques consacrées à la géologie, n’était pas encore assis sur ses véritables bases. Les idées de Werner dans ce qu’elles avaient d’utile et d’éminemment pratique n’y avaient pas pénétré profondément, non plus que celles déjà appliquées de l’autre côté du détroit, à en juger par les témoignages écrits qui nous restent. On peut donc dire que cet enseignement était fort en arrière du point où nous savons que la science était arrivée, à cette époque, dans notre propre pays.
D’Aubuisson de Voisins.

Mais, de même que nous avons vu l’école de Werner produire chez nous un ouvrage de géologie descriptive où se révèle un rare talent d’observation, joint à une instruction

  1. On peut se faire une idée de la manière dont il comprenait la science en lisant le Rapport fait à l’Institut national sur ses voyages de l’an V et de l’an VI (Journ. de phys., vol. XLVI, p. 403 ; 1798. — Journ. des mines, vol. VII, p. 385 ; 1797-98). On y remarquera, surtout dans une Note, avec quel dédain il traite ceux qui, du fond de leur cabinet, ont écrit sur la structure de notre globe, et parmi lesquels nous voyons cités Woodward et Sténon, puis avec quelle emphase il parle des vrais fondateurs de la géologie, qui s’élançaient vers les montagnes, ces antiques monuments des catastrophes du globe, pour leur demander compte des événements d’une époque bien antérieure aux temps de l’histoire et pour y apprendre des faits bien plus à, importants que tous ceux consignés dans les fastes des hommes. On sait ce qu’a produit cette phraséologie banale et ce que les montagnes lui ont répondu.