Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’on n’y connaissait que quelques centaines d’espèces, est encore vrai aujourd’hui qu’on en connaît plus de trois mille. Maintenant y a-t-il dans les ouvrages des auteurs que nous combattons beaucoup d’exemples qui aient une valeur démonstrative comparable à celui-ci ? Nous ne pensons pas qu’il y en ait un seul, et, si l’on se reporte aux travaux que nous avons rappelés (entè p. 90), on verra que nous aurions pu citer, dans chaque terrain et dans des pays très-différents, des preuves tout aussi concluantes.


dernières considérations sur l’origine des espèces


Nous terminerons ce chapitre par quelques considérations particulières sur l’origine des espèces.

« Nous ne connaissons aucune force naturelle, dit G. Bronn[1], qui produise de nouvelles espèces ou des souches de nouvelles espèces ; nous ne savons pas à quelles conditions est liée la production d’une espèce. Nous ne connaissons enfin aucune matière à laquelle cette force soit inhérente. Nous savons seulement que les individus d’une espèce déjà existante se propagent de diverses manières par des procédés en rapport avec leur organisation simple ou complexe. »,

Quoi qu’il en soit, les espèces une fois créées, il invoque des changements dans les conditions physiques extérieures et leur influence pour expliquer les modifications géographiques qu’elles présentent. Mais le savant professeur de Bonn, comme tous ceux qui ont exclusivement recours à ces mêmes causes, ne peut ainsi rendre compte que des modifications également locales, et cette raison ne peut s’appliquer aux modifications générales concordantes de la vie à la surface du globe à tel ou tel moment. Une circonstance particulière a nécessairement un résultat borné dans l’espace et dans le temps ; elle ne peut l’étendre à l’universalité

  1. Loc. cit., p. 653.