Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/304

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l’Espagne. Il ne paraît pas y avoir de faune ou d’association d’animaux correspondant à cette flore.

« La seconde flore, celle du sud-est de l’Irlande et du sud-ouest de l’Angleterre, comprend un certain nombre d’espèces qu’on ne trouve point ailleurs dans les Iles Britanniques ; mais elle est dans un rapport intime avec celle des îles de la Manche et des parties voisines de la France. Quelques coquilles terrestres affectent une distribution correspondante.

« Dans le sud-est de l’Angleterre, où la craie est particulièrement développée, les végétaux de la troisième flore montrent un grand nombre d’espèces communes à ce district et aux côtes opposées de la France. Les caractères de la faune entomologique sont en rapport avec l’existence de cette flore, et il en est de même des coquilles terrestres confinées à ce district, ou s’étendant très-rarement au delà.

« Les plantes des montagnes d’Écosse, qui composent la quatrième flore, sont peu nombreuses au sud, dans le Northumberland et le pays de Galles, mais elles sont toutes identiques avec celles des chaînes du nord, telles que les Alpes scandinaves, où l’on trouve en outre associées avec elles des espèces qui ne se montrent point dans les Îles Britanniques. Les formes alpines diminuent progressivement du N. au S, et la même distribution paraît exister pour la faune de la région montagneuse.

« Enfin la cinquième flore, soit seule, soit associée aux autres, est identique avec celle de l’Europe centrale et occidentale ou flore germanique, et la faune qui l’accompagne diminue en s’avançant vers le N. et vers l’O.

« Ce n’est qu’après le dépôt de l’argile de Londres ou du terrain tertiaire inférieur que les migrations des plantes et des animaux dont on vient de parler peuvent avoir commencé, la température ayant auparavant favorisé le développement d’êtres organisés très-différents. Ces migrations doivent aussi avoir eu lieu avant l’apparition de l’homme, car les tourbières, composées de débris des vastes forêts, qui, pendant les temps historiques les plus reculés, occupaient