Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/308

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Asturies et de l’Irlande, mais qu’ayant observé dans la Lycie des dépôts tertiaires moyens à 1800 mètres d’altitude, le lit de cette grande mer miocène semble avoir été uniformément élevé dans le centre de la Méditerranée et l’ouest de l’Europe, ce qui, suivant toute probabilité, a dû être l’époque du rapprochement des Asturies et de l’Irlande. Ici encore, nous regrettons de ne trouver ni dans l’orographie actuelle de cette partie de l’Europe, ni dans les caractères stratigraphiques des dépôts, non plus que dans les formes que l’on peut attribuer aux anciens bassins tertiaires par la direction des couches, rien qui confirme l’existence de cette surface, émergée. Le prolongement possible de certaines portions de terre vers l’O., telles que les pointes du Cornouailles et de la Bretagne, ne donne aucune probabilité pour une émersion aussi générale que celle qui est supposée. L’exemple cité sur les pentes du Taurus est purement local et n’est point applicable à l’ouest de l’Europe, où les couches tertiaires moyennes marines ne dépassent pas 150 mètres d’altitude, et cela depuis le Norfolk jusqu’au pied des Pyrénées, comme en Espagne, en Portugal et aux Açores. Il faudrait admettre en outre un abaissement subséquent dont Forbes ne parle pas, non plus que de l’époque à laquelle il aurait eu lieu. Quant à l’argument fort ingénieux tiré du grand banc de fucus de l’Atlantique, il repose sur une connaissance trop incomplète encore du fait lui-même pour être d’une valeur réelle.

« Au point de vue botanique, peut-être eût-on désiré de voir démontrer d’abord que les circonstances extérieures sous lesquelles vivent aujourd’hui les cinq flores de la Grande-Bretagne, telles que la latitude, l’altitude, la température, les vents, l’humidité ou la sécheresse, l’exposition, la nature du sol, le plus ou moins d’éloignement de la côte, etc., etc., sont tout à fait insuffisantes pour expliquer leurs divers caractères ; or, cette partie importante de la question ne semble pas avoir été abordée par Ed. Forbes. La géographie des plantes, telle qu’elle a été fondée par son illustre auteur et telle qu’elle est étudiée par ses continuateurs, entre autres par