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Méandrines, ne croissent pas au delà de 35 mètres de profondeur ; les Dendrophyllies et quelques autres genres qui descendent plus bas contribuent peu à leur formation. Les polypes ne vivent point d’ailleurs dans l’intérieur de la masse ; il n’y a que la partie extérieure qui soit réellement vivante et sur une très-faible épaisseur. Les Porites et quelques espèces d’Astrées, de Madrépores et de Pocillopores semblent continuer à vivre un peu au-dessus du niveau des basses marées, et, contrairement à ce qu’avait cru M. Darwin, peuvent supporter, sans en être incommodés, l’impression directe de la lumière solaire.

M. Dana[1] estime aussi l’épaisseur des récifs de polypiers plus grande qu’on ne l’avait crue. Ainsi, à trois quarts de mille de distance de l’ile Clermont-Tonnerre, le récif fut encore constaté à 600 mètres de profondeur. À la distance de 7 milles, une sonde de 1800 mètres ne toucha pas le fond. Autour des îles Gambier, le récif a 360 mètres d’épaisseur, à Taîti, 76, autour des îles Fidji, de 600 à 900 mètres.
Polypiers de la mer Rouge.

Les polypiers qui forment des récifs dans la mer Rouge ont été l’objet d’études particulières de la part de MM. Ehrenberg et Hemprich. De 1823 à 1825 ces savants ont visité 150 localités différentes de ce long golfe et réuni 110 espèces de polypiers, dont 2 seulement se retrouveraient dans la Méditerranée, sur la côte la plus voisine de celle de la Libye.
Distribution générale.

La mer Rouge diffère des autres mers intérieures et de l’Atlantique en ce que toutes ses côtes sont bordées de rochers plats, presque toujours à fleur d’eau. Ces bancs sont recouverts de polypiers, disposés d’une manière continue, le long du littoral ou sur des lignes parallèles. C’est sur la côte arabique, de Tor à Comfuda, qu’abondent surtout les polypiers. Dans la partie la plus profonde de la mer, entre Djedda, sur la côte d’Asie, et Cosséir, sur celle d’Afrique, ils ne forment point de bancs, et il en est de même dans tous les endroits où les eaux ont une grande profondeur, tandis que les peints peu profonds en présentent beaucoup. L’abondance des coraux sur la côte

  1. Ibid., p. 621.