Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/381

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c’est que dans tous les cas, d’ailleurs fort nombreux, que nous connaissons en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique, où les organismes microscopiques peuvent avoir exercé ou exercent encore une influence directe sur les volcans, ils appartiennent, une seule localité exceptée dans la Patagonie, aux formes d’eau douce, ce qui autoriserait à penser que des masses de tourbe et de vase des marais ont été englouties dans l’intérieur de ces volcans, y ont été frittées et rejetées ensuite sous forme de tufas, de ponces, de trass, etc.

L’île de l’Ascension, continue l’auteur, dépourvue d’arbres et de sources, offre un énorme amas de cendres volcaniques presque entièrement composées de débris organiques. Ce sont, pour la plupart, des portions fibreuses de plantes, beaucoup de denticules marginales de graminées mélangées d’infusoires siliceux de formes exclusivement d’eau douce (diatomacées ? ).

Lors de l’éruption de l’Hekla, en Islande, le 2 septembre 1845, les cendres volcaniques furent portées, par les courants aériens, jusque sur les îles Shetland et Orcades. Dans le trajet il en tomba sur le pont et les voiles d’un vaisseau danois, l’Helena, à 9 heures du matin, par un vent de nord-ouest et à la distance de 533 milles du volcan. Ces cendres avaient dû parcourir 46 milles à l’heure, et, soumises à l’examen microscopique, elles montrèrent, parmi des fragments de substances minérales ressemblant à du verre pilé très-fin, d’un brun vert foncé et qui étaient peut-être de l’obsidienne, des carapaces d’infusoires siliceux (Navicella silicula, Cocconneis, etc.), des phytolitharia siliceux et 2 corps combustibles.

Ces formes étant toutes d’eau douce ou terrestres ne permettent pas de croire qu’elles aient pu être mélangées à la poussière volcanique pendant leur trajet. Elles étaient d’ailleurs très-uniformément disséminées dans toute la masse pulvérulente. En outre, des cendres prises en Islande au pied même du volcan, et provenant sans doute de la même éruption, ont offert les mêmes formes que celles qui furent recueillies aux Orcades. Ainsi des circonstances qui ont accompagné le phénomène et de l’état même des corps, on ne peut se refuser à admettre