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et tout près quelques pointes de flèches en silex de la forme de celles qu’emploient les Indiens actuels, quoique beaucoup plus grandes. L’une de ces flèches était placée au-dessous de l’os du bassin sur lequel elle avait laissé des traces. L’auteur suppose que l’animal aura été tué à la chasse par les naturels. Il était recouvert d’un dépôt de transport de 1 mètre à 1m,25 d’épaisseur, renfermant beaucoup de végétaux des tropiques (Cyprès, Cannes, Strelitzia, Palmiers, etc.), puis venaient au-dessus une argile de diverses couleurs et des couches très-modernes remplies de feuilles de Chêne, de Saule et d’autres arbres de la flore de nos jours, « ce qui prouve, dit l’auteur, que le Mastodonte habitait encore l’Amérique septentrionale pendant les temps historiques. » Il y a dans ces faits comme dans la conclusion des contradictions trop évidentes avec ce que l’on sait d’autre part, pour qu’on ait besoin de les faire ressortir.

M. le colonel Smith, dans son Histoire naturelle de l’homme[1], dit aussi qu’au Brésil les os de Megatherium se rencontrent à la surface du sol, ayant l’apparence d’os tout à fait récents (in a recent state), et, ajoute-t-il, peut-on concevoir qu’ils aient ainsi résisté à la destruction, exposés pendant quatre ou cinq mille ans à l’action du soleil et des pluies tropicales ? Les indigènes se servent des os du bassin de ces grands animaux pour établir leurs foyers temporaires.

Dans l’Amérique du Nord, les légendes ou traditions des naturels font mention de grands mammifères qui auraient disparu, tels que le grand Élan ou Buffalo, le Mastodonte appelé le Père aux Bœufs, et d’autres détails fournis par les Indiens se rapporteraient au Megalonyx.

Dans la Nouvelle-Zélande, nous savons aussi, d’après M. J. Haast, que des instruments en pierre indiquent l’existence d’une population primitive antérieure aux Maories actuels.

Quoi qu’il en soit de ces divers exemples, il n’y a pas encore, dans le nouveau monde plus que dans l’ancien, de preuve

  1. Nat. Hist. of the human species, p. 104.