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Page:D’Indy - César Franck, 1906.djvu/236

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CÉSAR FRANCK

ment étroit et arriéré, enfin François Bazin qui, lui, ne se doutait pas de ce que pouvait bien être la composition musicale. Il n’est donc pas étonnant que le haut enseignement de César Franck fondé sur Bach et Beethoven, mais admettant tous les élans, toutes les apirations nouvelles et généreuses, ait, dès cette époque, attiré à lui les jeunes esprits doués d’idées élevées et véritablement épris de leur art. Et c’est ainsi que, sans même s’en douter, le maître draina, pour ainsi dire, toutes les forces sincèrement artistiques qui se trouvaient éparses dans les diverses classes du Conservatoire, sans parler des élèves du dehors qui allaient prendre la leçon dans son tranquille salon du boulevard Saint-Michel dont les hautes fenêtres donnaient, chose rare à Paris, sur un jardin plein d’ombre. C’était là que nous nous rendions une fois par semaine, car le père Franck, non content de nous instruire à sa classe d’orgue, dans la science du contrepoint, de la fugue et de l’improvisation, faisait venir chez lui ceux de ses élèves qui lui paraissaient mériter un enseignement particulier, et cela, d’une façon absolument désintéressée, ce qui n’est pas, d’ordinaire, le fait des professeurs des établissements officiels dans lesquels l’instruction gratuite, inscrite au règlement, est bien loin, hélas, d’être une réalité !