Page:D’Indy - César Franck, 1906.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
CÉSAR FRANCK

tranches ; c’est ainsi qu’il la présenta au comité de la Société des Concerts du Conservatoire qui lui fit longtemps attendre l’exécution de l’une des huit parties.

Quatorze ans plus tard, Colonne, qui avait une revanche à prendre de Rédemption, montait avec un grand soin et un réel souci du rendu artistique, l’oratorio des Béatitudes dans son entier. L’effet en fut foudroyant et le nom de Franck fut dès lors entouré d’une auréole de gloire dont l’éclat ne fit que grandir ; mais, depuis trois ans déjà, le maître était mort…

À la suite de la malencontreuse audition privée dont il a été fait mention plus haut, le ministre des Beaux-Arts, peut-être pris de remords, tenta de faire attribuer à César Franck l’une des classes de composition du Conservatoire, vacante par la retraite de Victor Massé, mais à l’auteur des Béatitudes, ce fut Ernest Guiraud, l’auteur de Madame Turlupin, qui fut préféré.

Par contre, et en guise de compensation, une insigne faveur fut accordée au maître par le gouvernement ; on l’éleva, concurremment avec les tailleurs, bottiers et fournisseurs de tout ordre des gens officiels, à la haute dignité d’… officier d’académie ! Tous les artistes furent profondément étonnés de cette attribution du ruban violet à celui qui semblait désigné pour