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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/234

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fouet. La directrice était en train de fouetter un gros postérieur qui sautait sous les rudes atteintes, sans qu’on entendît une plainte. La porteuse de ce gros postérieur devait être plus endurante que ma compagne d’infortune.

On en fouetta douze sous nos yeux, nous étions les dernières. La directrice, qui avait confié un moment la nagaïka à ses aides vint prendre Tania par la main. Elle la trouva toute tremblante. Deux aides durent l’emporter jusqu’à un lourd fauteuil, où malgré sa résistance, elle fut vite troussée et ficelée par les bras et par les jambes, le corps horizontal, les genoux écartés, de façon que ses fesses rondes se présentaient élargies.

Elle avait un beau postérieur pour son âge, et ainsi épanoui, il gagnait en ampleur. On aurait dit que des fourmis lui couraient sous la peau faite d’un satin luisant à s’y mirer dedans à la clarté des lustres, et d’un blanc d’ivoire. L’épiderme tremblait de peur.

La fouetteuse devait être renseignée sur la lâcheté du postérieur qu’elle avait devant elle, car elle le traita, comme madame en avait l’habitude.