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buts de mon sexe. Jamais personne jusque-là, n’avait soupçonné la vérité.

Chaque fois que ma maîtresse revenait du club, qui tenait ses réunions une fois par semaine, elle était comme un tison incandescent, et me communiquait vite son feu, par le récit émoustillant des pratiques de la soirée. C’était, ces nuits-là, des orgies de caresses, et des débauches d’amour, des indigestions de plaisirs.

Curieux d’assister à une séance, je désolais ma maîtresse pour qu’elle m’y amenât. Je savais que les victimes expiatoires étaient toujours des volontaires, qu’on en trouvait plus qu’on n’en voulait : je ne risquais donc pas qu’on m’imposât la sellette. Lady Loverod hésitait cependant à céder à mon caprice, redoutant qu’un malheureux hasard ne découvrît le subterfuge ; et Dieu sait ce qui adviendrait de nous dans ce cas. Chaque clubwoman pouvait, sous sa responsabilité, amener une amie sûre ; mais la règle était formelle quant aux hommes, qui rigoureusement exclus, s’exposaient aux châtiments les plus redoutables, s’ils s’avisaient de violer le gynécée interdit aux mâles.