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Page:D - Jupes troussées, 1889.djvu/19

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soir, qui gonflait les jupes d’un audacieux rebondissement.

Avant de contempler sans voiles ces magnifiques trésors, je les avais devinés ; mes regards avaient sondé si souvent les arcanes discrets de ces voiles épais, les pénétrant avec une telle acuité, que j’aurais pu les décrire avant de les connaître, et quand je les découvris pour la première fois, quand je pus les palper tout à mon aise, sans obstacles gênants, il me semblait retrouver des charmes familiers et connus, et je leur fis l’accueil d’un ami intime, en y ajoutant les démonstrations enthousiastes d’un fervent adorateur. Chaque fois cependant, que ma charmante maîtresse s’offrait à moi dans le costume d’Ève avant sa faute, je découvrais un nouveau trésor, et ma passion augmentait ainsi chaque jour d’intensité, par cette précieuse découverte.

Le pensionnat de madame Tannecuir comptait environ 80 élèves de 12 à 18 ans. C’était la règle dans la maison, de châtier les écolières indisciplinées, par la fessée manuelle, ou par le martinet, quelquefois par les deux corrections appliquées l’une après l’autre, la