Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/110

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mencé un sillon, et elle craignait d’être en retard, car on lui avait laissé le sien.

— Réfléchis, ma belle Angélique, je te répète que j’attache un grand prix à tes faveurs et tu n’auras pas besoin, si tu as un amoureux, qui t’attend au pays, de revenir aux vendanges prochaines, pour compléter ta dot.

Elle ne se retourna pas, gagna son sentier sans mot dire, et se remit à sa besogne. Je la suivis des yeux, cette appétissante brune potelée, encroupée à la façon de la Vénus Callipyge, dont les jupes relevées par la saillie rebondissante, laissaient voir un bas de jambe nue, sur laquelle on voyait une longue raie couleur lie de vin, qui avait coulé d’en haut. Elle ne se retourna pas une seule fois, avant d’arriver au bout du sillon, qu’elle acheva encore la première, bien que partie après les autres.

J’allai au pressoir, d’où je revins une heure après. J’arrivai comme la jolie brune, toujours en avance, achevait son sillon. Je lui fis signe de venir me parler, elle parut hésiter un moment, enfin elle se décida et s’avança. Je lui demandai si elle avait réfléchi à mes propositions.

Elle répondit non d’un signe de tête.

— Tant pis pour toi, ma chère, tu manques