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Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/22

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tenir dans un coin cette belle faneuse si délurée, qui certainement avait vu le loup, comme on dit dans le pays. C’était une fille d’un village voisin, en service chez un de mes fermiers, chez lequel elle gagnait de petits gages, comme la plupart de ces filles, pour amasser une petite dot de quelques centaines de francs, qu’elles mettent des années à gagner.

Celle-ci était la promise, c’est le terme consacré, d’un valet de ferme en service dans son village, qui venait la faire danser le dimanche, seul jour qu’ils eussent de libre. Ils attendaient d’avoir amassé chacun de leur côté un petit pécule pour s’établir. En attendant ils prenaient des acomptes sur l’avenir, disait-on. C’était assez commun dans le pays, et pourvu qu’il n’y eût pas d’accident trop apparent, tout était pour le mieux, on n’en jasait pas trop.

La découverte de ces belles fesses n’était pas faite pour dissiper l’envie que j’avais de les revoir, et quand, à l’entrée de la nuit, les ouvrières rentraient de l’ouvrage, je l’abordai lui parlant de son futur établissement. Comme elle modelait son pas sur le mien, et que ses compagnes avaient pris de l’avance, j’en profitai pour lui déclarer mes intentions à brûle pourpoint.

— Sais-tu, belle Madelon, que tu as là une