Page:D - Odor di femina, 1900.djvu/79

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sœur, mais d’un roux d’or, des cheveux dans lesquels semblaient jouer des rayons de soleil, et chose surprenante dans une blonde dorée, elle avait déjà une petite perruque noire frisée. La sœur aînée me racontait tous ces détails, comme pour m’en faire venir l’eau à la bouche.

Je la connaissais de vue, mais je n’avais jamais jeté un regard de convoitise sur ce joli tendron, qui promettait en effet de devenir une superbe fille, car déjà elle paraissait adorablement roulée, cette ravissante Suzanne, qui, avec son air décent, me faisait penser, — ne vous fiez pas aux apparences, le conseil en est toujours bon — à la chaste pucelle de la Bible.

Janine me proposa de me la montrer toute nue, mais à condition que la mignonne ne me verrait pas, et que je n’abuserais pas de la situation, car elle était pucelle. Comme il faisait très chaud, elles devaient aller prendre un bain, — juste la scène de la Bible, — à l’encontre des femmes de la campagne, sa sœur Suzanne, Marianne et elle, dans un ruisseau, qui coupe mes bois. Marianne et sa sœur ne seraient pas prévenues. Il y avait à l’endroit choisi un fourré épais, dans lequel je pourrais me tenir caché et voir sans risquer d’être vu. Inutile d’ajouter, que j’acceptai cette aubaine les yeux fermés.

J’étais dans ma cachette depuis un quart