Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/110

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reprit-elle en appercevant son air triste, et le regardant avec des yeux pleins de fierté.

— Mais qui doit donc mourir, et en quoi t’a-t-on offensée ?

— C’est un traître, un infâme ! vous ne le connaissez pas, Léonardo, ainsi faites bien attention à ce que je vais vous dire : le tems est enfin venu où vous devez me prouver la force, la vérité de votre attachement. Le comte de Bérenza est un noble Vénitien qui m’a trahie ; il a été le séducteur de mon innocence, et c’est à lui que je dois de l’avoir perdue… oui, je le punirai pour avoir abusé une jeune personne sans expérience, et qui sans lui, ne se serait pas égarée des sentiers de la vertu. J’ai pleuré des années ma fatale confiance, et aujourd’hui c’est