Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Aussitôt à table, Strozzi qui craignait que l’enthousiasme de l’amour vengeur ne se ralentît, chercha à obvier à cet inconvénient, en versant des rasades de son plus excellent vin à Leonardo ; elle feignit de lui tenir tête, mais ne but cependant que très-peu, pour ne pas nuire à l’empire qu’elle voulait conserver. Malheureusement pour Leonardo, Mathilde ne lui paraissait jamais plus belle que dans ces instans ou elle méditait quelqu’action horrible. Aussi ces actions, quoique répugnantes à son cœur et à son amour, le rendaient-elles plus esclave que jamais ; c’est ce que Mathilde savait bien ; et elle en profitait, comme de tout, pour l’enchaîner chaque jour davantage. Leonardo eût pourtant voulu lui faire sentir la répugnance qu’il