Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/123

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l’exécution de l’ordre terrible. C’était la première fois, depuis cette liaison fatale, que la cruelle lui avait parlé avec une telle amertume, des infortunes de sa famille. Son âme en frémit et se resserra à des allusions aussi barbares. Il regarda l’infâme Strozzi avec horreur et voulut la quitter ; mais ses membres étaient comme paralisés par le conflit de ses émotions, et il tomba rudement sur le plancher.

Mathilde sentit alors qu’elle s’était laissée entraîner trop loin par sa vengeance, et craignit qu’ayant blessé tellement ce jeune homme plein de fierté, elle n’eût anéanti pour jamais en lui, un amour dont elle était si jalouse. Cette réflexion changea à l’instant sa conduite ; elle sentit qu’il fallait adoucir les sug-