Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/159

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amour d’elle-même qui la rendait insensible pour tout autre, et qui lui faisait rapporter chaque action de sa vie à sa seule satisfaction. Voilà les traits caractéristiques de son humeur : entraînée par ses penchans naturels, et encouragée par l’inconduite de sa mère, Victoria ne pouvait marcher que d’erreurs en erreurs, de crime en crime ; et son âme privée du moindre rayon de vertu, devait, hélas ! rester plongée dans une éternelle nuit.

Henriquez l’occupait sans cesse, même pendant son sommeil : en s’éveillant il était sa première pensée. Enfin, de peu-à-peu, de moment en moment, sa passion prit une telle force, qu’elle commença à voir avec répugnance celui qui avait les droits