Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les désirs les plus illicites embrasèrent ses sens.

Détesté Bérenza, s’écria-t-elle soudain, poussé par l’ingratitude la plus basse ! méchant égoïste, qui a profité de ma jeunesse pour me tromper et m’amener à devenir ta femme ! sans toi, sans tes maudits artifices, j’aurais pu voir ma destinée liée à celle de l’aimable Henriquez. La petite Lilla eût été bannie de son cœur, ou je l’aurais anéantie : mais cet indigne lien m’arrête aujourd’hui ; je suis esclave, et je porte le titre odieux de ton épouse ! qu’est-ce donc que cette mince créature pour inspirer une passion ? une enfant, une forme fragile, sans énergie, comme sans beauté ; de plus, une orpheline dans la misère, et certes, elle n’eût