Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/41

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» Monstre abominable, dit Zappi sans réfléchir que l’extérieur calme du jeune homme n’annonçait pas le crime, comment oses-tu paraître avec un front audacieux ? c’est donc ainsi que tu prétendais payer mes bontés, et la femme de ton ami ne pouvait être une chose sacrée pour toi ? Voilà comme tu foules aux pieds les sentimens d’honneur et de reconnaissance ! comme tu détruis la paix d’une maison, pour y attacher une honte éternelle ! Ingrat ! sors de ma présence, et que jamais je ne revoie ta trompeuse figure !

Pendant ce discours amer, Leonardo ne parla point ; il avait les bras croisés sur sa poitrine, il sentait d’où le coup partait. Sa pureté se refusant à tenter une justification,