Page:Dacre - Zofloya, tome 2.djvu/80

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terrible… ce secret qu’il avait gardé avec tant de soin, jusqu’à ce jour, et que l’orgueil lui défendait de découvrir… Eh bien ! il ne fut plus à lui… il le confia à Mathilde Strozzi.

Se jettant dans ses bras, l’imprudent s’avoua pour ce qu’il était, et témoigna en tremblant, la répugnance qu’il avait de retourner à Venise et de s’y laisser voir.

— Quoi ! vous seriez le fils du marquis de Lorédani ?

— Je le suis, belle Strozzi, mais je vous demande une grâce, dit-il en tombant à genoux, et joignant les mains : gardez, ah ! gardez ce secret que vos charmes m’ont arraché, respectez mon honneur et ma vie ; que jamais, soit par hazard ou volontairement, il ne sorte de votre bouche. Ne dites pas que je suis