Page:Dacre - Zofloya, tome 3.djvu/100

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si subtils, qu’à peine pouvait-elle croire les avoir apperçus : elle se décida à s’en aller aussi, mais avec une telle lenteur, qu’on eût dit que quelqu’un la retenait à la même place : les paroles du maure raisonnaient encore à ses oreilles, mais elles lui étaient absolument inintelligibles. Sa conduite mystérieuse occupait ses pensées, et quoiqu’en sa présence, des sensations agréables agitassent son sein, il n’était pas plutôt parti, que le calme apparent dont elle avait joui, laissait renaître mille horreurs qui la rendaient presque folle. Une passion emportée à l’excès, une haine des plus fortes, et la soif ardente du sang, envers ceux qui s’opposaient à ses desseins, voilà ce qui remplissait le cœur de Victoria. Son imagination s’aigrit de plus en plus,