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notre plan de donner ici une grammaire détaillée de cette langue, mais comme elle est absolument inconnue en Europe, quelques explications pourront intéresser tous les lecteurs par la nouveauté du sujet, et n’être pas inutiles aux savants de profession.

On verra, dans le cours de notre histoire, que les missionnaires se sont livrés avec ardeur à l’étude du coréen. Mgr Daveluy avait travaillé longtemps à un dictionnaire chinois-coréen-français ; M. Pourthié en avait composé un autre coréen-chinois-latin ; M. Petitnicolas avait fait le dictionnaire latin-coréen qui comprenait plus de trente mille mots latins et près de cent mille mots coréens. Ces divers dictionnaires, ainsi qu’une grammaire composée en commun, étaient achevés, et on travaillait au collège à les copier, afin de conserver dans la mission un exemplaire de chacun, pendant qu’un autre serait envoyé en France pour y être imprimé, lorsque éclata la persécution de 1866. Tout fut saisi et livré aux flammes. Depuis lors, Mgr Ridel, vicaire apostolique de Corée, et ses nouveaux confrères ont refait, en partie, le travail des martyrs leurs prédécesseurs, et préparé, à l’aide de quelques chrétiens indigènes très-instruits, une grammaire et un dictionnaire de la langue coréenne. Ces ouvrages seront publiés prochainement, si les circonstances le permettent.


§. 1. — Letres, écriture, prononciation.


Lettres. — On voit dans le tableau ci-joint (planche II) l’alphabet coréen se compose de vingt-cinq lettres : onze voyelles et quatorze consonnes.

Des onze voyelles, sept sont simples : a, ŏ, o, ou, eu, t, ă ; les quatre autres sont mouillées, c’est-à-dire précédées du son i, lequel se prononce avec la voyelle suivante d’une seule émission de voix : ia, , io, iou. Cette modification de son s’indique dans l’écriture en redoublant le signe caractéristique de la voyelle.

Il y a neuf consonnes simples : k, n, t, l, m, p, s, ng, ts, et cinq aspirées : tch, kh, th, ph, h. — Les quatre consonnes k, t, s, p, sont quelquefois doublées pour indiquer un son plus sec, plus incisif que celui de la consonne simple.

La composition et la valeur des diphthongues est indiquée dans le tableau. Nous remarquerons seulement qu’en coréen le son de é (fermé) ou è (ouvert) ne peut s’écrire que par une diphthongue.

Toutes les voyelles ou diphthongues peuvent commencer ou finir une syllabe. Toutes les consonnes, excepté ng, peuvent