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Pierre Kim Tai-t’sioun-i, que nous venons de mentionner, en rapportant le martyre d’André. Comme nous l’avons déjà remarqué, ces changements de noms, quand il s’agit de coupables condamnés à des peines infamantes, sont assez fréquents. Pierre était natif du district de Tai-heng, dans le Nai-po. Conduit d’abord au tribunal de Hong-tsiou, puis bientôt après transféré au chef-lieu militaire T’sieng-tsiou, il fut, pendant plusieurs mois, soumis à de fréquentes et cruelles tortures. Il avait pour compagnon de prison son parent André Kim. Comme lui, il demeura ferme dans les supplices et constant dans sa foi ; avec lui, il fut transféré à la capitale, d’où ils partirent tous deux ensemble pour cueillir, chacun dans son propre pays, la palme du martyre. Pierre fut décapité à la ville de Tai-heng, le 17 de la septième lune, en même temps qu’André à Niei-san.

Parmi les trois confesseurs de la province de Tsien-la, condamnés à mort le même jour que les précédents, nous trouvons d’abord Stanislas Han Tsieng-heun-i. Stanislas appartenait à une famille pauvre, quoique noble, du district de Kim-tiei, dans cette province. Parent éloigné d’Augustin Mou, dont nous parlerons bientôt, il vivait habituellement chez celui-ci, et remplissait auprès de son fils la fonction de précepteur. Il y apprit la religion, l’embrassa de grand cœur, la pratiqua avec zèle, et quand il fut pris, vers la troisième lune, avec Augustin, ne se laissa ébranler ni par les supplices, ni par les promesses et les séductions. Il confessa noblement sa foi, d’abord à Tsien-tsiou, puis à la capitale. Stanislas ne fut en aucune manière impliqué dans l’affaire du prétendu complot que l’on reprochait à la famille Niou, mais condamné uniquement pour son attachement obstiné à la religion chrétienne. Envoyé pour être mis à mort dans son propre district, à Kim-tiei, il y fut décapité le 18 de la septième lune, à l’âge de quarante-six ans.

André Kim T’sien-ai, esclave de la maison d’Augustin et instruit par lui des principes de la foi, sut la pratiquer avec une générosité au-dessus de sa condition. Pris en même temps que son maître, il ne consentit jamais à racheter sa vie par l’apostasie, souffrit courageusement la question à Tsien-tsiou, puis à la capitale, mérita d’y être condamné à mort, et fut exécuté à Tsien-tsiou, le 19 ou 20 de la septième lune (27 ou 28 août). Il était âgé de quarante-deux ans.

Mathias T’soi Ie-kiem-i, né de parents qui avaient quelque petit titre de noblesse, au district de Mou-tsiang, avait, jeune encore, entendu vaguement parler de la religion chrétienne, et désirait